📰 Loi Tshiani : la souveraineté ne doit pas devenir une machine à exclure

🧭 CHAPEAU

Face aux défis sécuritaires et politiques que traverse la RDC, la proposition de loi sur la “congolité”, portée par Noël Tshiani, entend verrouiller certaines fonctions de l’État aux seuls Congolais de père et de mère d’origine. Derrière cette ambition souverainiste se cache une question bien plus profonde : celle de l’identité nationale et de son instrumentalisation politique.

✍️ RTICLE

La République démocratique du Congo est une nation blessée, mais toujours debout. Depuis des décennies, elle lutte contre l’infiltration étrangère, les ingérences régionales, et une fragilité institutionnelle chronique. Dans ce contexte, la proposition de loi Tshiani semble vouloir répondre à une inquiétude légitime : celle de préserver la souveraineté nationale.

Mais faut-il pour autant restreindre les droits civiques de certains citoyens au nom d’une “congolité” définie de manière floue et potentiellement dangereuse ? La réponse mérite d’être posée avec calme, mais sans complaisance.

✅Une réponse simpliste à une crise complexe

 La loi Tshiani vise à réserver la présidence et les fonctions stratégiques aux seuls Congolais nés de père et de mère congolais d’origine. Si l’intention peut sembler patriotique, elle pose de graves problèmes de fond.

D’abord, elle repose sur une vision réductrice de l’identité nationale. Être Congolais ne saurait se résumer à une lignée parentale. C’est aussi, et surtout, une question d’engagement, de loyauté et de service à la nation. Cette loi risque de transformer un droit civique fondamental en privilège de naissance, au détriment de l’unité nationale.

Ensuite, la définition même de la “congolité” reste floue. Dans un pays marqué par des migrations historiques, des brassages culturels et des héritages coloniaux complexes, qui peut prétendre tracer la ligne de sang légitime ? Un État sérieux ne peut construire la paix sur des critères aussi ambigus.

Le danger de la dérive identitaire

Au lieu d’unir, cette loi menace de fracturer encore davantage une population déjà divisée. Elle pourrait être utilisée comme outil de disqualification politique contre des candidats légitimes, notamment ceux perçus comme “étrangers” à tort ou à raison. Ce glissement est dangereux : il nous rappelle les pires heures de la xénophobie politique ailleurs dans le monde.

De plus, en bloquant l’accès aux fonctions suprêmes à certains citoyens, elle alimente le ressentiment, la suspicion, et la peur. Le sentiment d’appartenance ne se construit pas par l’exclusion, mais par la justice, l’égalité des droits, et la participation.

🗣️Et si l’on parlait plutôt de compétence, d’intégrité et de vision ?

La RDC n’a pas besoin d’un apartheid identitaire. Elle a besoin de dirigeants compétents, honnêtes, patriotes, peu importe leurs origines familiales. Ceux qui ont pillé le pays n’étaient pas des étrangers : ils étaient Congolais, nés ici, et souvent “de père et de mère”. La vraie trahison ne vient pas du sang, mais de la cupidité.

💪🏿🔐Une nation ne se défend pas par la peur, mais par la cohésion

Le vrai patriotisme ne consiste pas à exclure ceux qui aiment le pays, mais à rassembler ceux qui sont prêts à le servir. La souveraineté ne doit jamais devenir un prétexte pour créer des sous-citoyens. La RDC a tout à gagner à bâtir un modèle d’unité forte, fondé sur l’équité, la mémoire historique, et une citoyenneté inclusive.

👍🏻😋🇨🇩 Un bon citoyen – Contre la haine identitaire pour une vraie nation

Depuis quelque temps, un poison ronge notre conscience collective : la réduction de nos débats politiques à des accusations d’origine ethnique ou étrangère.

On traite Fayulu de Sénégalais, Kabila de Rwandais, Tshisekedi d’issu d’une lignée douteuse, Moïse Katumbi de Grec, Matata de Tutsi, Nangaa d’Ouganda, et bien d’autres encore.

Mais pendant qu’on trie les patriotes à la lampe torche, le pays s’effondre : l’Est est envahi, la jeunesse est abandonnée, les voleurs dorment tranquilles, et les mêmes visages changent de chemise pour mieux nous diviser.

La “congolité” ne doit pas devenir une arme politique. La loi Tshiani, si elle n’est pas accompagnée de sagesse, d’unité et de respect des droits fondamentaux, risque de renforcer la haine, pas l’appartenance nationale.

Le vrai critère pour servir le Congo, ce n’est pas l’ADN ethnique, c’est la loyauté à la nation, l’engagement pour le peuple, et le courage de dire non à l’occupation et à la corruption.

Être Congolais, ce n’est pas un privilège de naissance : c’est un combat quotidien pour la justice, la vérité et la souveraineté.

Arrêtons de nous haïr entre Congolais. L’ennemi n’est pas dans notre sang. Il est dans notre incapacité à nous unir.

“Ce n’est pas la naissance qui fait le patriote, c’est le sacrifice.”


présentation synthétique et documentée des origines de quatre figures politiques majeures de la République démocratique du Congo (RDC) : Joseph Kabila, Martin Fayulu, Moïse Katumbi et Félix Tshisegedi: 

🇨🇩 Joseph Kabila Kabange

  • Naissance : Entre 1968 et 1972, soit en Tanzanie, soit dans l’est du Congo.  
  • Père : Laurent-Désiré Kabila, ancien président de la RDC. 
  • Mère : Sifa Mahanya, membre de l’ethnie Bangubangu du Maniema, bien que certaines sources suggèrent des origines rwandaises.  
  • Éducation : A grandi en Tanzanie, a reçu une formation militaire en Chine et a étudié en Ouganda.  

🇨🇩 Martin Madidi Fayulu

  • Naissance : 21 novembre 1956 à Kinshasa.  
  • Origine : Congolaise, sans controverse connue sur sa nationalité. 
  • Parcours : Homme politique et homme d’affaires, il a été candidat à l’élection présidentielle de 2018 sous la bannière de la coalition Lamuka. 

🇨🇩 Moïse Katumbi Chapwe

  • Naissance : 28 décembre 1964 à Kashobwe, dans la province du Haut-Katanga.  
  • Père : Nissim Soriano, un Juif sépharade grec ayant fui Rhodes pendant la Seconde Guerre mondiale et s’étant installé au Congo dans les années 1930.  
  • Mère : Congolaise, appartenant aux tribus Bemba et Yeke.  
  • Parcours : Ancien gouverneur du Katanga, homme d’affaires et figure politique influente.
  • 🇨🇩 Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo
  • Naissance : 13 juin 1963 à Kinshasa.  
  • Père : Étienne Tshisekedi, leader historique de l’opposition congolaise. 
  • Mère : Marthe Kasalu Jibikila. 
  • Origine ethnique : Identifié comme membre du peuple Luba.  
  • Parcours : Actuel président de la RDC depuis janvier 2019. 

🔍 Réflexion sur la “Congolité 

Les débats sur la “congolité” et la nationalité de certains leaders politiques congolais reflètent des tensions historiques et identitaires au sein du pays. Il est essentiel de distinguer les faits établis des rumeurs ou des instrumentalisations politiques. La diversité des origines de ces figures politiques illustre la complexité de l’identité congolaise et souligne l’importance de promouvoir une citoyenneté inclusive basée sur l’engagement envers la nation.

Par : Un citoyen patriote engagé pour une RDC unie, souveraine et juste.

✍️Ir Fiston MITIMA KASI ✍️📋#CongoUnité, #NonAuxDiscoursDeHaine, #CongolitéPatriotique) 

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